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La construction par les Morlaisiens
Né d'une volonté collective de se protéger de la menace anglaise, le château a été construit en 1542 sur l'îlot rocheux du Taureau, à l'initiative des habitants et des commerçants de la ville de Morlaix. Ce premier fort accueille dès 1544 un gouverneur et une garnison de 30 hommes. Sous le règne de Louis XIV, les tensions s'exacerbent entre la France et l'Angleterre, Morlaix perd ainsi son principal partenaire commercial.
La reconstruction par Vauban
Dans ce contexte de conflits, le Taureau occupe une position stratégique. Louis XIV décide alors de prendre le fort sous sa charge et de le faire réaménager par Vauban. L'objectif étant de solidifier l'édifice pour être à même de résister à l'ennemi. Les travaux dureront 45 ans, commencés par Vauban mais terminés après sa mort par Garangeau puis Frézier. L'édifice s'agrandit considérablement. Le fort abrite désormais les logements des soldats et des officiers, deux cachots, une cantine, une cuisine, une chapelle et 11 casemates pouvant recevoir chacune un canon.
Une prison hors normes
En 1721, le château est détourné de sa vocation de défense pour assumer la fonction de prison. La plupart des détenus sont des aristocrates bretons emprisonnés sous ordre du Roi par des « lettres de cachets », souvent à la demande de familles soucieuses d'éviter le déshonneur. À la Révolution, vers 1790, le profil des prisonniers change. Le château accueille des détenus pour la plupart révolutionnaires, arrêtés pour des raisons politiques ou religieuses. Puis, le fort se vide progressivement de ses hôtes d'infortune. En 1871, le célèbre Communard, Louis Auguste Blanqui, est le dernier à y séjourner. Il est enfermé dans une salle de discipline, et vingt-cinq hommes et un navire de guerre sont chargés de sa surveillance. Un séjour aux conditions difficiles qui lui permet néanmoins d'écrire son livre « L'éternité par les astres ». « Ce que j'écris en ce moment dans un cachot du fort du Taureau, je l'ai écrit et je l'écrirai pendant l'éternité… ».
Résidence secondaire, puis école de voile
Désarmé en 1890, le château du Taureau cherchera tout au long du XXe siècle sa nouvelle vocation. Il attire tout d'abord l'oeil de Mélanie Lévèque de Vilmorin, veuve du célèbre grainetier. La riche héritière convainc l'État, bien encombré d'un patrimoine aussi coûteux, de lui louer le site, dont elle fera sa résidence secondaire et où elle organisera de somptueuses réceptions de 1930 à 1937, date de son décès.
Investi par la DCA allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale, le château du Taureau attend 1960 pour retrouver un usage civil. C'est alors l'Association du Centre Nautique de la Baie de Morlaix qui obtient l'autorisation d'y installer une école de voile. À son apogée, l'école encadre 250 jeunes. L'activité et la réputation de l'école rivalisent alors avec celles des Glénan. Mais en 1980 l'école ne supporte plus les coûts d'entretien du château et doit fermer ses portes.
La renaissance
Encore une fois laissé à l'abandon, le monument se dégrade rapidement. Dès 1989, l'opinion publique et les collectivités locales se mobilisent autour du maire de Plouézoc'h, commune d'appartenance du Taureau. Regroupées en association en 1994, neuf communes de la Baie jouent un rôle moteur dans la renaissance d'un projet pour l'édifice, que la Chambre de Commerce et d'Industrie de Morlaix s'engage à porter. En 1996, 17 millions de francs sont alloués par l'État pour engager un programme de restauration. Pour hâter la mise en oeuvre de cette restauration, la CCI de Morlaix se porte, en 1998, maître d'ouvrage de la construction d'une cale.
Sous l'égide d'un comité de pilotage où siègent notamment des représentants des collectivités locales et de l'État, et d'un conseil scientifique composé d'historiens et de chercheurs spécialisés, la CCI de Morlaix élabore un projet culturel et touristique pour l'ouverture au public et reçoit en 2004 de l'État la délégation de service public pour gérer le monument. En 2006, les travaux de restauration et d'aménagement se terminent simultanément : le château est enfin prêt à s'ouvrir à la curiosité de ses admirateurs. Aussitôt, des PME locales s'investissent dans les projets de développement futurs du site par leurs actions de mécénat au sein du Carré des mécènes du château du Taureau.